A Perpinyà, Balbino Medellin chante Perpignan, avec Marina Rossell et Ramon Faura (Le Blogabonnel)
Celui qui chante si bien Perpignan était à Perpinya hier soir, dimanche 25 juin 2017, invité par les affaires culturelles de la mairie de Perpignan (billetterie sous l'égide aussi de Boîte-à-clous, qui a donc loué la salle municipale..), les Angelets catalans et ce grand ange sympa de Ramon Faura.
Le public populaire et enthousiaste avait eu raison d'investir ce beau lieu culturel si peu utilisé, si peu offert aux créateurs d'ici. Car, en plus de la belle voix rauque de Balbi, d'un accordéon déchaîné et d'une guitare flamenco de talent, il y eut la Barcelonaise, la grande voix de Marina Rossell.
Là, balbino commit une bourde en nous informant qu'elle venait …d'Espagne ! La Marina corrigea de façon bien gentille face à ce "Catalan espagnol", ce "gitan de Paname", ce bon français de Picard : pour se faire pardonner, à la Marina (pas à la Delga, elle fit bien de ne pas s'aventurer par là !), il offrit des roses, de …picardie, sans doute.
Balbino est, à l'image du peuple contemporain, un personnage écartelé, un exilé de l'intérieur, un homme partagé entre deux ou trois, voire quatre, cultures : il chante en Catalan et défend le "Pays catalan" sans oser aller plus loin, parler d'indépendance…De mère espagnole, gitane, catalane, on ne sait trop, il garde les racines du sud. De père bien français, il conserve et aime le Nord; il s'est installé en Picardie.
Il peut célébrer Perpignan à la télé du samedi soir, avec Sébastien, et chanter les plus grands, ces libertaires : Ferré, Moustaki, Lavilliers… Et les plus petits, les oubliés, les ouvriers, les immigrés, les révoltés…
Grâce à ces inspirations diverses et fortes, Balbino a du coffre, mais du flou aussi. A l'image de nombreux catalanistes d'ici, il clame que le Pays catalan (il ne dit jamais "Catalogne") n'est pas l'Occitanie. Et c'est vrai, mais il ne faut pas opposer deux entités proches, de source latine, deux nations soeurs… Accuser les politiques qui ont trahi, le pouvoir centralisé de la Région, oui, et ces responsables locaux qui ne défendent pas l'économie et l'entité catalane !
La persistance de la langue catalane en territoire français passe avant tout, encore aujourd'hui, par la chanson, et l'engagement de Balbino demeure un espoir, un des tout derniers, sans doute...